lundi 17 avril 2017

Du présent faisons table rase


«...je ne peux que m’inquiéter terriblement devant le sort à venir de notre pays, où des fous réclament ce fameux Droit-à-la-différence, que je considère comme mortel. On dirait que nos intellectuels ne comprennent pas que le choix est simple : si l’on sème autre chose que le Droit-à-la-ressemblance, on récoltera le Liban ou la Bosnie.», p.260.

Ce droit à la différence imposé partout, distillé partout, morale bidon de tous les récits pour enfants actuels, écrits ou animés ; justification non critiquable de l’action sociale de tout bon électoraliste de notre temps ; filet de sécurité de toute discussion en dérapage.

Nous savons que la France compte des hommes capables d'une vision pour leur pays, parce qu’ils n’ont pas renié ce qui justement a fait notre pays. Mais nous peinons à les trouver, nous désespérons même qu’ils s’identifient un jour. Les tristes sires qui se disputent en ce moment les ergots présidentiels rendent le récit de Baudouin Forjoucq encore plus prémonitoire : il faudra tomber au plus bas pour que la vérité rejaillisse. Il faudra faire table rase du présent pour rendre possible la montée d’un homme providentiel. Tel ce Beautrad, père fondateur qui ne peut naître que de la ruine de tout un pays.

Le récent Soumission de Houellebecq a fait grand bruit, les attentats parisiens de 2015 en étaient la preuve par l’exemple. L’oeuvre publiée en trois parties de Baudouin Forjoucq n’en a fait aucun. Pourtant, là où Houellebecq ne faisait que jeter une conclusion logique au droit à la différence, Forjoucq pousse l’expérience jusqu’au traitement du problème. C’est faire là preuve d’un courage bien militaire. 

À suivre avec le second volet : Le duc de l’apocalypse.

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Vingt et une marches de marbre noir..., Baudouin Forjoucq, Editions Sainte-Madeleine, 2002, 438 pages.

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